L’ACÉTATE DE CUIVRE

Pour fabriquer de l’acétate de cuivre, on part généralement du carbonate de cuivre. Il existe une autre solution à partir d’oxyde de cuivre. J’utilise des chutes de fil électrique très souple. Ce fil (câble utilisé pour les postes de soudure à l’arc) se trouve chez les ferrailleurs, même si l’on n’a pas d’autre solution que de se le procurer neuf, ce n’est pas une ruine. Ce câble présente l’avantage de posséder un très très grand nombre de brins élémentaires et de présenter ainsi un rapport surface/poids fabuleux.
Je l’oxyde par passage dans un four à émaux. Il faut tout de même préciser, que cette oxydation, auto protectrice vis à vis du cuivre, n’est que superficielle.
        Autre avantage, ce fil de cuivre de haute conductibilité, obtenu par voie électrolytique, est de ce fait d’une grande pureté chimique. L’autre ingrédient, serait en principe de l’acide acétique. Un alchimiste n’utilise que du vinaigre distillé, (vinaigre de vin, et de préférence du vinaigre artisanal, le vinaigre industriel sera réservé à des essais.).
Je charge la cartouche d’un Soxhlet, (ou Kumagawa) avec l’espèce de coton qu’est devenu le cuivre sortant du four. Je raccorde le Soxhlet à un réfrigérant et à un ballon rempli au 1/3 de vinaigre distillé (sans oublier les pierres à distiller ou les billes de verre ou de céramique, pour calmer l’ébullition).
        On remarque sans difficulté le moment ou l’extraction est terminée. A ce moment, la couche d’oxyde disparaissant laisse à nu le cuivre rouge. Il sera récupéré et repassé une deuxième fois au four pour une nouvelle oxydation, et un deuxième et dernier cycle de Soxhlet. Ce qui en restera pourra servir à faire du sulfate de cuivre par exemple.
        Comme on peut s’en rendre compte sur les photos, la cristallisation lente laisse déposer de beaux cristaux de taille centimétrique. C’est la distillation à sec de ces cristaux qui permet d’obtenir l’ACIDE ACÉTIQUE GLACIAL.
Cet acide très corrosif pour la peau, doit son nom au fait qu’il gèle (cristallise) au dessous de 16°C, il y a donc un risque de bris de flacon par temps froids. Il doit être manipulé et utilisé avec les plus grandes précautions.

A. Saitik