Á PROPOS DES CENDRES VÉGÉTALES CLAIRES.

Un des problèmes récurants rencontré par les spagyristes est d’obtenir, conformément à la tradition, des cendres très blanches, voir légèrement rougeâtres.
Nous avons signalé dans un article précédent que nous n’avons pas mesuré de différence sensible de rendement (en sel), entre la cendre blanche et la cendre grise. Même si la cendre blanche était plus généreuse à ce sujet, on dispose en général d’une quantité de cendre très supérieure à nos besoins. Ceci nous dispense de pousser à fond l’opération de blanchiment.
      Pour ceux de nos membres qui ont réalisé notre four de base, (et pour tous ceux qui possèdent un four d’un modèle approchant) il existe un moyen simple d’éviter de brûler, pendant de nombreuses heures, de la cendre dans un récipient à l’air libre.
On commence par remplacer le « fromage » support de creuset par une rondelle, (notre fourniture) en céramique [image 1] dont le but est de réduire le diamètre du trou inférieur du foyer.
On place, face à l’entrée du chalumeau, un obstacle propre à créer une cheminée [image 2].
On tasse fortement dans le foyer, à l’aide d’un bout de bois, le végétal (très sec, bien entendu),[image 3].
      Á l’aide du chalumeau, (après avoir retiré avec précaution l’obstacle délimitant la cheminée) on amorce un bon départ de combustion [image 4].
On éteint le chalumeau, mais on le laisse en place [image 5], dans le but de réduire le passage d’entrée d’air.
On coiffe le foyer d’un cône ou d’un cache quelconque concave [image 6] muni d’un trou de passage d’air d’une quinzaine de mm de diamètre.
Par le trou de ce cache, on constate, (léger dégagement de fumée) [image 7] que le végétal se consume très lentement. 
      Une fois l’opération terminée et le four refroidi, on se rend compte que la dernière couche de végétal est carbonisée (et très fragile) et non réduite en cendre. Cette couche est à retirer avec précaution et à incorporer au végétal du cycle suivant.
Pour l’exemple, [image 8] le végétal utilisé est de l’eucalyptus, dont les feuilles, particulièrement raides et longues, s’opposent vigoureusement à un tassage convenable, il n’en est heureusement pas de même habituellement. 
      Une fois enlevée la couche seulement carbonisée, [image 9] on retire l’obturateur du fond du four, et par le trou ainsi dégagé, avec un pinceau, [image 10] on précipite la cendre dans un récipient placé sous le four.
      On récupère ainsi, non de la cendre grise, mais de la cendre pratiquement blanche, mélangée à des débris de végétal uniquement carbonisés [image 11].
Un tamisage, ici mailles de 0,5 x 0,5 permet de retirer une bonne partie des débris [image 12]. On peut tamiser plus fin, mais cette opération fragmente encore plus les débris.
De toutes façons, seul les sels contenus dans la cendre sont soluble.
P. Melleret, pour les Amis de l’Alchimie.