ALCOOL : libres propos

Rappelons que la fabrication d’alcool est interdite en France aux non professionnels.
Nous n’ignorons cependant pas que quelques personnes ont tenté l’expérience de faire fermenter un surplus de fruits de leur jardin.
L’alcool obtenu, de faible degré, a parfois un goût désagréable, (utilisation de levure non professionnelle) qu’il convient de faire disparaître à l’aide d’un dispositif très simple.
Un tube de cuivre de gros diamètre, 30 x 32 par exemple, (vendu en longueur de 1 mètre en grande surface de bricolage) est fermé à la base par un bouchon à trou. Ce bouchon est lui-même recouvert d’un peu de coton. Le tube est rempli de charbon actif (vendu en aquariophilie) qui est retenu par le coton. L’alcool à traiter est versé dans le tube, on peut l’y laisser, par exemple 24 heures, avant de le laisser s’écouler par le trou (auparavant obturé) du bouchon inférieur.
Il est recommandé pour un usage alimentaire de faire bouillir quelques minutes dans de l’eau, puis de sécher le charbon actif avant de l’utiliser.
Pour les possesseurs d’alcool à faible degré, et pour ceux qui désirent partir de vin pour obtenir de l’alcool de plus haut titre, il existe une solution de départ très simple.
Si vous n’avez pas lu l’article de 2005 « vinaigre distillé », vous pouvez le faire maintenant, car c’est la même méthode que nous préconisons.
Dans le cas du vin, si on limite l’écoulement à 500 ml par litre de vin congelé, le résidu, quand il sera à son tour décongelé peut être, (suivant la qualité du vin employé) consommé comme du vin coupé d’eau, donc sans gaspillage.

Distillation :
Nous allons débuter par la description (hors sujet) d’un dispositif utilisé pour distiller de l’eau de pluie (qui laisse toujours déposer un léger limon quelque soit la qualité de la filtration).
Le principe « image 1 » est simple, et comme dans toute distillation, il faut un chauffage, une zone d’évaporation et une zone de condensation. Ici, pour simplifier, la zone d’évaporation est contenue dans celle de condensation. 
Donc, un seau de 12.5 litres mini en matière plastique alimentaire (Polypropylène, marqué au fond PP). On peut se le procurer chez Céradel, (sous l’appellation 10 litres, hauteur 26,5 cm, diamètre au couvercle 29 cm) ou se le faire donner par son charcutier ou son équivalent en grande surface ; il est utilisé pour la choucroute par exemple, puis jeté. S’il est translucide, c’est encore mieux. 
Muni de son couvercle étanche, il se couvrira de condensation qui ruissellera le long des parois pour se rassembler au fond.
La zone d’évaporation devra communiquer le moins possible de chaleur à la zone de condensation, dite zone froide. Pour cela, le liquide à évaporer sera contenu dans un récipient isolant, genre thermos pour aliments solides, ou de préférence, dispositifs rafraichisseurs pour les bouteilles de vin « image 2 », (mal nommés, ces rafraîchisseurs passifs se contentent de ralentir le réchauffement des bouteilles).
Le moyen de chauffage que l’on pouvait se procurer à l’époque était constitué par un thermoplongeur d’aquarium « image 3 ». Son défaut : son thermostat limité à 32 – 34° était inutilisable pour distiller de l’eau. Son avantage : il pouvait être démonté « image 4 » et son thermostat neutralisé.

      Le thermostat neutralisé était remplacé par un autre, dont la sonde était roulée au fond de la partie thermos (pour être, par sécurité, toujours baignée par le liquide). Un thermomètre électronique complétait le dispositif « image 5 ». Ce montage exigeait tout de même un matériel peu courant, « images 6 – 7 & 8 », c’est pourquoi nous n’en avions jamais parlé.
      Il était tentant d’utiliser le même principe pour traiter de l’alcool. En gardant la même géométrie avec un thermostat moderne (les membres peuvent nous contacter) dont le réglage se fait facilement au niveau de la prise secteur, « image 9 » et sur une étendue de mesure plus intéressante, (jusqu’à 60°)
Il n’y a donc plus qu’un seul passage de câble étanche à pratiquer dans le couvercle, et une grande simplification de l’ensemble.

Deux remarques importantes : 
Le détecteur de température du thermoplongeur étant logé dans sa partie haute, il est indispensable de placer ce dernier tête en bas dans le liquide, par mesure de sécurité. La partie chauffante se trouvant ainsi en haut, il n’y a plus de phénomène de thermosiphon pour égaliser la température entre le haut et le bas du liquide. Nous réduisons fortement et impérativement cet écart en y plongeant une longueur de 1 mètre de tube de cuivre 20 x 22 coupé en 6 morceaux qui font ainsi office de conducteurs de chaleur.
Pour les inquiets, la présence de cuivre propre n’est pas ici plus gênante que dans les alambics réalisés avec ce métal.
En fonctionnement, il se produit tout de même une élévation de température de l’ensemble, donc de pression, qui fait se bomber le couvercle du seau. Cette déformation est insuffisante pour faire ruisseler tout l’alcool condensé « image 10 » vers le côté du seau. Il convient donc après coupure du chauffage de tapoter le couvercle en inclinant légèrement le seau. Lors de l’ouverture du couvercle (faite avec précaution) il y a ainsi moins de gouttes à faire écouler dans le seau (avec une petite spatule de bois genre bâton pour esquimau). Il est indispensable de faire aussi couler les gouttes tapissant les parois du seau pour ne rien perdre de votre précieux alcool.
Le récipient  » thermos  » étant déposé, il ne reste plus qu’à récupérer l’alcool au fond du seau.

Un exemple pour fixer les idées :
Au départ, 4 litres de vin à 11°. Par décongélation partielle on récupère 2 litres à boire plus 2 litres un peu plus alcoolisés (degré non mesuré). Ces 2 litres sont passés par le dispositif en deux fois 1 litre, (réglage du thermoplongeur entre 50 et 55°) 24 heures par passage. Récupération totale : 507 cl d’alcool à 54°.
L’opération est économique au point de vue investissement par rapport à un équipement de verrerie et un chauffe-ballon, d’une surveillance nulle, mais d’une récupération d’alcool moyenne. Il est possible de choisir un temps plus important et un réglage de température plus élevé pour récupérer plus d’alcool à un degré moindre. Ensuite, faire un autre passage avec un réglage aux alentours de 35° de température. Nous avons obtenu ainsi de l’alcool à 77° et un résidu à repasser à la congélation pour participation a un nouveau cycle.
De toute façon, après avoir consommé deux litres (faiblement alcoolisés), nous ne pouvions pas obtenir le litre d’alcool à 44° théoriquement contenu dans le vin utilisé.
Nous insistons, le mercure du végétal est uniquement l’alcool provenant de la vigne. Il est relativement difficile de s’en procurer, ce qui est dommage, car il fait généralement 50°. Le vin, nous venons de le voir, est la seule source qui nous est toujours accessible.
Pour des essais, certains partent d’eau-de-vie de fruits à 40°. Il faut savoir que lors de promotions, ou par flacon de 2 litres, on trouve des alcools de la même force (je ne citerai pas les noms forts connus de ces alcools de provenance étrangère) à un coût plus attractif, 30% de moins que l’alcool de fruit.
Il ne s’agit ici que de libres propos, nous ne prévoyons pas, pour le moment, de stage de réalisation.
Les amis de l’alchimie.