DISTILLATION MERCURE OU AMALGAME.

 
      J’ai déjà présenté [image 1] un dispositif destiné à distiller l’amalgame ou le mercure (en toute sécurité) en petite quantité. Son seul avantage est de pouvoir être utilisé comme n’importe quel élément de verrerie, sans bricolage, pour ceux qui ne peuvent pas s’adonner à cette activité. Pour l’utiliser, il faut en outre disposer d’un petit four du type « à émaux ». Le coût de cet ensemble, dont l’usage est limité à ces deux utilisations, peut sembler élevé. Nous avions donc réalisé également une version plus classique (utilisée par LPN à son époque) [image 2].
      Ses éléments de base étaient : Un simple tube en verre borosilicaté popularisé par la marque Pyrex et de 65 mm de diamètre extérieur, (le quartz « 300 € de plus » ne peut rester qu’un rêve à ce prix). Et une résistance blindée de 750 w disponible à faible coût à la rubrique « cession » de l’association.
La résistance ne pouvant sans risque électrique être cintrée à un si faible diamètre, nous avions choisi d’insérer entre elle et le tube de verre un ensemble de tubes de cuivre brasés entre eux [image 3]. En plus d’augmenter le diamètre de cintrage de la résistance ils faisaient office de répartiteur de chaleur.
Cette réalisation, fixée dans une boite réalisée à partir de plaques isolantes rigides, est isolée thermiquement par remplissage avec de la vermiculite [image 4]. Cette configuration nous semblant difficile à reproduire par nos membres, nous proposons ci-après une version avec un tube Pyrex de plus gros diamètre qui permet d’enrouler directement une de nos résistances de 1000 w sur un manchon inox utilisé comme répartiteur de température [image 5].
      L’ensemble peut être isolé très simplement par un enveloppement de fibre de silice (principe LPN). Il est également possible d’utiliser des plaques rigides (Fourniture Céradel ou autres) pour faire une boîte avec un remplissage avec de la vermiculite.
Parmi les avantages du manchon inox, le tube verre peut être au besoin placé en position verticale comme un ballon cylindrique. Dans cette position, et sans le tube verre, on dispose également d’un four à parois inox de diamètre 85 x 125 mm de hauteur.
Ce four est suffisant pour loger un creuset (cuisson de l’amalgame par exemple) ou un bécher. Bien entendu, il faut rester au-dessous de 500°C et utiliser une brique isolante dans le fond comme support. Nous montrons [image 6] (sans l’enveloppement de fibre isolante) un petit échantillonnage de ce qu’il est possible de chauffer ainsi. Le raccordement électrique [image 7] est des plus simple.

 

Précaution impérative :
La température à l’intérieur du tube de verre doit être surveillée pour ne pas risquer de le déformer ou de le fondre.
Il est donc impératif de disposer le bout d’un thermocouple (on pince son extrémité active dans un petit morceau de cuivre pour l’alourdir) dans la coupelle qui sera utilisée par la suite [images 8 & 9]. 
On règle ensuite le triac au ¼ de sa puissance et on patiente une heure.
Au bout de ce temps, on observe la température mesurée. Elle doit être stable ; on augmente un petit peu la puissance et ON PATIENTE jusqu’à ce que la température soit à nouveau bien stable. Pas à pas, on élève ainsi la température en prenant soin de noter la position du bouton flèche du triac, ou la tension, si on utilise un transformateur réglable genre Variac. 
On se retrouve donc disposer ainsi d’un moyen de choisir la température finale désirée sans jamais dépasser 500°C, ce qui entraînerait à terme la destruction de la résistance chauffante.
Lors du chauffage (mercure ou boulettes d’amalgame) l’air contenu dans le tube, en se dilatant, cherche à repousser le bouchon qui doit tout de même empêcher les vapeurs de mercure de s’échapper. Il est donc indispensable de relier le bouchon à un dispositif barboteur [images 10 & 11]. En aucun cas, (lors du refroidissement) la moindre gouttelette d’eau ne doit pénétrer dans le tube, car sa transformation instantanée en un gros volume de vapeur déclencherait une forte explosion.
      Il ne vous reste plus qu’à attendre le refroidissement total de l’ensemble. N’oubliez pas que le mercure émet des vapeurs, même à basse température, ne prenez pas de risque avec votre santé. 
Quand tout est froid, vous pouvez retirer le bouchon en recueillant le mercure avec beaucoup de précaution dans un bécher de forme haute pour qu’il n’y ait pas de gouttelettes qui rebondissent. C’est souvent le cas si vous utilisez un récipient plat. Vous pouvez ensuite récupérer vos boulettes distillées [images 12 & 13] avant de passer le tube à la verticale pour le brosser et rassembler au fond les gouttelettes condensées contre le verre.
      Pour cet ensemble nous avons été amenés à créer un moule pour couler sous vide des bouchons silicone adaptés [image 14]. À propos de vide, le mercure récupéré est pratiquement toujours mêlé de crasse provenant d’un lavage imparfait de l’amalgame. Il est pratique de lui faire subir une filtration sous vide [image 15] au travers d’un filtre en verre frité porosité 3. 
En se vidant, le filtre arrive à ne plus contenir qu’une mince pellicule de mercure et la saleté. Quand cette mince pellicule de mercure se crève en un point, le vide se casse instantanément et il reste donc sur le filtre un peu de mercure brut à joindre à une prochaine opération.
Melleret pour Les Amis de l’Alchimie