MINI – FOUR II. Au charbon.

    Une grande partie des alchimistes refuse l’utilisation de l’électricité comme moyen de chauffage pour ce qui est de l’Œuvre elle-même. Le gaz est largement préféré, mais il y a toujours les inconditionnels du charbon.
Dans l’article [Mini-four I] nous avons donné la description d’un four vertical à gaz. Nous proposons ici son adaptation (réversible) pour le chauffage aux charbons. Nous parlons de charbons au pluriel, car seul le charbon de bois à été le combustible (nommé simplement ‘charbon’) des alchimistes pendant plusieurs millénaires, puis l’usage du charbon de terre s’est imposé dans les tous derniers siècles. Le charbon de terre provenait, (avant l’ère industrielle) exclusivement de petits gisements de surface, exploités localement.
La transformation ne demande que peu de matériel. Il faut faire à partir d’un anneau du commerce (décrit dans l’article précédent) une grille [image 1] destinée à maintenir le combustible . Il faut également se procurer un morceau de tuyau de poêle de diamètre 140 mm (inox de préférence) et son bouchon [image 2].
      Ce bouchon est destiné à recevoir les cendres. L’arrivée d’air se fera latéralement par un tube relié à la sortie soufflante d’un aspirateur disposant de cette fonction, (un aspirateur défraîchi peut devenir soufflant en inversant les fils soudés sur les porte-charbons du moteur). Ce tuyau de raccordement sera aussi utilisé au départ pour passer le bec d’un chalumeau de façon à enflammer le combustible sans utiliser les pâtes à feu ou autres moyens proposés pour allumer les barbecues. 
Ce montage se passe de commentaire.
Nous n’allons décrire que la version motorisée, elle demande l’acquisition d’un manchon de raccordement de diamètre 140 mm [image 3] sur lequel on adaptera la fixation du ventilateur.       Nous ne pouvons détailler le moteur qui sera celui que vous trouverez. Le cornet de poêle sera fixé par 6 petites équerres sur les vis (prévues dès l’origine assez longues) [image 4]. Le cornet de poêle est percé d’un trou de communication avec le ventilateur.
      Par contre le collier sera percé de deux trous, l’un pour le passage de l’air du ventilateur, et un autre qui, lorsqu’ on fait pivoter le collier, vient en face du trou du cornet de poêle et permet le passage d’un bec de chalumeau pour l’allumage [images 5 et 6]. Le collier est ensuite tourné en position ventilation [images 7 et 8].
La longueur des pieds doit être suffisante pour permettre de retirer le cendrier. Á propos de cendres, on utilisera de préférence de l’anthracite (anciennement nommé charbon de pierre), ou du charbon dit « de forge » qui ont une combustion lente et produisent très peu de cendres. 
      Une remarque en passant : Si l’on utilise un creuset de gros diamètre, il faut casser les morceaux de charbon pour qu’ils passent entre le creuset et la paroi du four, cette opération produit beaucoup de poudre qu’il faut verser au-dessus des grains. Il en résulte que du charbon non brûlé passe au travers de la grille et se retrouve dans le cendrier. Il est donc judicieux de reverser périodiquement le contenu du cendrier (sans le trier) sur le combustible.
      Une variante plus coûteuse de ce four fait appel à des briques dites « légères » qui, en plus d’être réfractaires, sont également isolantes. Ces briques, à fort pourcentage d’alumine, se trouvent en deux qualités, 1260° C. ou 1430° C de température limite d’utilisation. Le mini-four peut alors être utilisé comme un haut-fourneau pour, par exemple (à 1250° C) faire sa chaux vive canonique à partir de calcaire, marbre blanc ou coquilles d’huîtres.
La partie haute de ce four, décrite précédemment, peut aussi être réalisée, grâce à ces briques, avec un foyer plus haut, à partir du même cornet de poêle de diamètre 180 mm. 
Il suffit de dévisser six écrous pour repasser à la version propane de ce four.

Les Amis de l’Alchimie.

      Il existe aussi des fours plus traditionnels que le coût éloigne des débutants.

                                  Alchimie pratique.