Nous ne pouvons vous être d’aucune aide dans ce domaine.
Pour ce qui est de la suite, nous avons longuement parlé du matériel et des opérations qui peuvent éventuellement être montrées en stage.Il est cependant une opération qui ne peut pas faire l’objet de stage du fait de sa durée. C’est la réalisation de la cendre blanche suivie de l’obtention du sel. Pour ce qui est de la cendre, nous en avons souvent parlé. Nous allons donc nous concentrer ci-après sur l’obtention du sel contenu dans votre cendre blanche. C’est également une opération très longue. La cendre se compose d’un sel soluble dans l’eau et de « fèces » insolubles dans l’eau (et dans l’alcool), c’est un résidu minéral que nous ne conserverons pas.
Nous prendrons au départ une quantité de 20 grammes de cendre (repassée au four à 650°C pendant 24 heures)[image 1]que nous ajouterons à 1,25 litre d’eau de pluie ou simplement déminéralisée. Le but du choix de l’eau est de se prémunir contre le tartre et le chlore de celle du robinet, le volume de la bouteille est sans importance. Nous agitons l’ensemble pour dissoudre les sels solubles jusqu’à saturation [image 2] et laissons reposer 24 heures pour que la cendre excédentaire se dépose [image 3].
Dans l’intervalle, nous aurons confectionné un simple siphon [image 4].
Sans perturber le dépôt, nous siphonnons la partie claire du liquide [image 5]. Comme montré [image 6], il vaut mieux que le tuyau du siphon laisse un peu de liquide clair que d’aspirer du dépôt à cause de la turbulence.
Le liquide saturé de sel est recueilli à part. Il est remplacé dans la bouteille contenant les cendres par de l’eau pure pour 24 heures. Le cycle est reproduit autant de fois que nécessaire pour épuiser tout le sel soluble. Il n’est pas utile d’utiliser trop d’eau en multipliant les opérations, pour cela on surveille le pH du liquide siphoné.
On recherche une simple indication, le papier pH est très suffisant pour cet usage.
Pour les 20 grammes de cendre, nous avons obtenu :
- Première bouteille pH 11 +,
- Deuxième bouteille pH 11,
- Troisième bouteille pH 10,
- Quatrième bouteille pH 7,
À pH 7, le liquide ne contient plus de sel basique en dissolution, donc l’opération est terminée.
On passe alors à la réduction du volume de ce liquide par ébullition. Pour éviter les projections, on utilise un récipient de forme haute et un chauffage réglé à la limite de l’ébullition. On alimente le récipient en filtrant par précaution (petit bout de coton tassé dans le bec d’un entonnoir) le liquide des bouteilles, [image 7]. Lors de cette opération, gardez toujours un demi-litre minimum de liquide en ébullition. Couper le chauffage dès que toutes les bouteilles ont été filtrées, vous devez déjà avoir un dépôt de sel dans le fond du récipient (et contre ses parois).
Pour recueillir tout le sel, il faut laver les parois du récipient ayant servi à l’ébullition (avec la solution et une brosse à dents par exemple). À la fin, s’il est en verre, ce récipient sera fortement dépoli mais toujours utilisable. Pour son nettoyage final, du simple vinaigre blanc convient parfaitement.
À partir de ce moment, on réduit lentement (température d’environ 50 °C) la solution restante jusqu’à l’obtention d’un dépôt de sel en poudre fine. Il faut opérer avec une grande surface d’évaporation [image 8] en remuant le dépôt au fur et à mesure qu’il se forme. Il faut éviter la formation de blocs durs en lieu et place de poudre.
Vers la fin de l’opération, le sel blanc est souvent surmonté d’un tout petit peu de liquide « sale » qui contraste avec la blancheur du sel. On s’en débarrasse, c’est ce qui a échappé au filtrage. La pesée du sel sec donne dans notre cas 3,7 grammes pour 20 grammes de cendre au départ.
À ce stade, certains amateurs de perfection seront tentés de refaire un ou plusieurs cycles de purification pour obtenir un superbe carbonate de potasse, (pouvant rivaliser avec celui que l’industrie chimique met à notre disposition pour quelques euros).
Pour notre part, nous vous conseillerons plutôt de passer votre sel en déliquescence à la bonne saison, et dans les conditions requises, pour qu’il récupère une partie des énergies dispersées par l’action du feu sur la plante.