LE CAMPHRE

SUR NOS RAYONNAGES ON TROUVE : Du camphre.

Origine :
Le camphre provient de la distillation, à la vapeur, de l’écorce, des feuilles ou des branches du camphrier. C’est un arbre majestueux qui peut vivre très longtemps, on parle de mille ans. Sa taille peut dépasser 40 mètres de haut avec une envergure en rapport. Il est de la famille des lauracées comme le laurier, et ses feuilles persistantes ressemblent un peu à celles de ce dernier.
Cet arbre d’Extrême-Orient (Chine, Japon) est connu depuis toujours pour ses vertus médicinales. C’est Marco Polo qui cite en premier cet arbre qui deviendra, Camphora officinalis, Laurus camphora, aussi connu sous le nom vulgaire de laurier du Japon. On le nommait camforaen latin médiéval, qui provenait de l’arabe kafur.
Le camphre était utilisé pour l’embaumement des empereurs chinois, il y a des milliers d’années.
Fiche technique : 
Le camphre a pour formule chimique : C10H16O, C’est un corps blanc incolore et translucide. Il est volatil dès la température ambiante. Il fond à 179,75 °C. et bout à 204 °C. , il est légèrement moins dense que l’eau (sa densité 0,992). Il faut 840 fois son poids pour le dissoudre dans l’eau, mais il est soluble dans seulement 0,65 parties d’alcool à 95 °. Il est également très soluble dans l’éther, l’acide acétique, les huiles et les essences, mais reste insoluble dans la glycérine. On le synthétise également à partir de l’essence de térébenthine C10H16.
Il est inflammable mais non explosif (il entre cependant dans la composition de mélanges explosifs). Par contre, ses vapeurs mélangées à l’air peuvent exploser.
Hors utilisation médicale il a été employé à faire du celluloïd et des explosifs.

Obtention : 
La distillation des feuilles et du bois du camphrier donne, comme les autres végétaux, une essence. Si elle est sublimée un certain nombre de fois, on en retire un produit cristallisé blanc très aromatique.
Comme il est peu probable que vous ayez à faire cette distillation, vous aurez à vous le procurer tout préparé. Par contre, il sera préférable de le sublimer à nouveau si vous voulez vous assurer de sa qualité, car dans ce domaine on n’est pas à l’abri des fraudes (ajout de saccharose par exemple). Sur les images 1 et 2, nous proposons un vase de sublimation réduit à sa plus simple expression. Nous avons mis de l’eau dans le couvercle retourné d’une cocotte genre vitrocéram pour créer un point froid de condensation.

Usages : 
Bien que très employé en usage interne, nous passerons sous silence cet aspect médical (réservé aux professionnels) de ses propriétés.
En usage externe, tout le monde a entendu parler du fameux « Baume du tigre » où le camphre est employé en mélange avec un corps gras (à base de paraffine), du menthol et des huiles de clous de girofle, cannelle, cajuput(*), menthe et sans doute d’autres huiles essentielles, car le secret règne dans ces préparations.
Le camphre est renommé pour ses propriétés antiseptiques, anti-infectieuses et anti-virales, c’est un puissant antalgique, un analgésique, un anti-inflammatoire, un tonique général, un stimulant respiratoire. Il agit contre les douleurs rhumatismales, les douleurs musculaires et même contre les migraines.
On l’utilise, (dilué dans de l’huile végétale, et avec précaution sur la peau car il devient toxique à hautes doses) en frictions le long de la colonne vertébrale ou sur les zones douloureuses. En massage du thorax ou du dos, en cas de problèmes respiratoires.
Ne jamais l’utiliser sur des enfants de moins de 6 ans ou pour les femmes enceintes car le camphre contient des cétones. Nous recommandons de faire un test de sensibilité, par exemple à l’intérieur du bras au niveau du poignet avant d’en faire usage.
Compositions réalisables : 
Nous retiendrons l’huile camphrée et l’alcool camphré dont la réalisation est à la portée de tous, et sans danger en usage externe, en respectant les conseils donnés plus avant.
Il est bien entendu possible de faire une pommade avec de l’axonge. Certains font aussi du vinaigre camphré, mais nous nous en tiendrons aux deux premiers exemples.
Nous vous mettrons cependant en garde contre l’utilisation de la vaseline liquide qui ne doit jamais être substituée à l’huile (olive, amande, etc) dans vos préparations, car il y a production d’indurations sous-cutanées sévères.
Le camphre ne pouvant pratiquement pas être travaillé au mortier, la solution est de le râper et de le tamiser ensuite.

  Huile camphrée.
Camphre 100 grammes, huile d’olive ou d’amandes douces 900 grammes.

Eau-de-vie camphrée.
Camphre 30 grammes, alcool à 85° 0,6 litre, eau 0,4 litre.
Faire dissoudre le camphre dans l’alcool, puis ajouter l’eau pour faire 1 litre de solution.
Variante : camphre 10 grammes, alcool à 60° 390 grammes.

Alcool camphré, (teinture). Composition plus énergique à tester impérativement avant d’en faire 
un usage plus étendu.
Camphre 12,5 grammes, alcool à 85° 100 grammes.

Ces compositions sont à utiliser en cas de coups, contusions, entorses, douleurs. . . . .

Il est bien entendu possible d’ajouter quelques gouttes (quelques gouttes seulement), d’huiles essentielles connues pour leur action en cas de courbatures ou rhumatismes : Origan (Origanum Majorana), Cyprès (Cupressus Sempervirens), Ravensare (Ravensara Aromatica), etc.

(*) Le cajuput est un arbre sauvage d’Extrême-Orient et d’Australie dont l’huile essentielle a une odeur de camphre. Elle est utilisée seule (ou en mélange avec celle de genièvre) pour les mêmes indications que le camphre.

Les Amis de l’Alchimie.