SUR NOS RAYONNAGES ON TROUVE : De l’alun
Origine :
L’alun est connu depuis plusieurs millénaires avant Jésus-Christ. Son nom vient du latin alumen (qui signifie amer), c’est en effet son goût.
Il est cité par Pline l’Ancien. Et un papyrus prouve que les Egyptiens connaissaient l’alun.
Les alchimistes en parlent souvent sous le nom « d’alun de roche » mais il fut dénommé : vitriol, alumine vitriolée, vitriol d’alumine et même simplement argile, ce qui n’est pas incorrect puisque l’alun provient de l’alumine qui est le principal constituant de l’argile.
L’alun, connu dans l’Antiquité, était obtenu à partir de schistes (roches à l’aspect feuilleté). Cet alun naturel se trouve dans les fissures du schiste alunifère et entre ses feuillets. Les schistes étaient grillés (mélangés avec du charbon de terre) et lessivés pour récupérer l’alun.
L’appellation d’alun de roche (contrairement à ce qui vient spontanément à l’esprit) provient du nom de Rocca, ville de Syrie qui fut très longtemps la presque exclusive productrice d’alun.
Par la suite, d’autres régions, (Bohême, Saxe, Naples, Grèce, etc.) en fournirent, mais en Egypte ce sel (impur) effleurit à la surface du désert. Les alchimistes ne recherchaient pas, bien au contraire, les aluns les plus purs.
L’alun de plume, dont on parle régulièrement dans les traités d’alchimie, n’est qu’un sulfate neutre naturel d’alumine. Il est parfois combiné au sulfate de fer quand on le trouve dans les gisements de pyrites. Son nom provient de son aspect, il se présente sous la forme de filets fins de plusieurs centimètres de long et fins comme de la soie qui sont disposés de façon à ressembler aux barbes d’une plume. Cette forme de cristallisation particulière (qui n’apporte rien à la qualité du produit) est introuvable dans le commerce de nos jours.
L’alun brûlé (alumen ustum) est de l’alun calciné au feu, et qui est devenu ainsi plus blanc, plus léger et plus facile à pulvériser.
Fiche technique :
Alun de potasse K Al (SO4)2 12 H2 O, masse molaire 474,39 g/mol.
Sulfate de densité voisine de 1,75 à 1,76, blanc, incolore, transparent.
Cassure conchoïdale, ne se clive pas.
Soluble dans l’eau, qui en dissout une centaine de grammes par litre à 20 °C et plus de 1200 grammes à 80 °C.
Il se décompose aux environs de 100 °C en sulfate d’aluminium et de potassium anhydre, donc ne pas dépasser 85 °C.
Fusible à 92 °C (fusion aqueuse), il se prend en une masse vitreuse au refroidissement qui est dite » alun de roche « .
À 200 °C il devient anhydre, c’est l’alun calciné.
Il est ininflammable.
On en parle de nos jours sous les dénominations de : alun de potassium, pierre d’alun, alun potassique, alun de Rome, pierre de cristal. L’alun de Rome qui ne contient pas de fer est considéré meilleur pour être utilisé comme mordant pour les teintures.
Mais tous les aluns étant le résultat de la combinaison d’un sulfate alcalin et du sulfate d’un métal, on a pour les sulfates doubles qui en résultent les dénominations suivantes :
Alun ordinaire de potassium — Sulfate d’alumine et de potassium, aussi appelé kalinite.
Alun de soude — Sulfate d’alumine et de soude.
Alun d’ammonium — Sulfate d’alumine et d’ammonium.
Alun de potassium et de fer — Sulfate de fer et de potassium.
Alun d’ammonium et de fer — Sulfate de fer et d’ammonium.
Alun de potassium et de chrome — Sulfate de chrome et de potassium.
Alun de sodium et de chrome — Sulfate de chrome et de sodium.
Alun d’ammonium et de chrome — Sulfate de chrome et d’ammonium.
Usages :
Les aluns sont utilisés comme engrais pour les plantes qui supportent l’acidité (hortensias).
Ils sont indispensables comme mordant pour la teinture, pour le traitement des peaux (ils conservent les poils des fourrures). Ils sont utilisés pour durcir la chaux et le plâtre, etc.
L’alun sert à floculer l’eau, il est utilisé dans les stations d’épuration pour l’alimentation en eau potable.
On l’exploite aussi dans des carrières et des mines dont on tire des blocs qui, découpés et polis, sont vendus pour leur usage de déodorant.
En effet, la pierre d’alun a la faculté d’inhiber la formation de bactéries malodorantes sur la peau. C’est également un hémostatique (stick après-rasage). La pierre d’alun est aussi efficace contre les boutons, les irritations et les piqûres d’insectes. Sa constitution moléculaire fait que l’alun ne peut pas pénétrer la peau. Hypoallergénique, il est toléré par les peaux les plus sensibles.
Comme toutes les pierres et cristaux, l’alun cristallisé a un usage ésotérique.
L’alun [image 1] cristallise en forme de pyramide [image 2].
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Le mélange de deux solutions saturées à 80 °C d’alun de potasse et d’alun de chrome, que l’on laisse refroidir très lentement, permet d’obtenir des cristaux de taille centimétrique [image 3]qui se conservent très bien. Les cristaux [images 4, 5 & 6] sont obtenus à partir de germes disposés sur de la cire (pour éviter l’adhérence).
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Comme dans tous les domaines où l’on privilégie le profit, on commercialise de l’alun de synthèse obtenu à partir de déchets de l’industrie (à base d’ammonium). Cet alun ne peut être distingué du naturel que par une analyse chimique. Cependant, en pharmacie, en parfumerie, dans les magasins de cosmétiques où la composition est légalement indiquée, les alchimistes peuvent se procurer un produit de qualité, voir également dans » Les adresses » sur le site. L’alun de synthèse a le même usage que le naturel pour tous les usages non bio. Ce sulfate d’alumine et d’ammonium (uniquement celui-là) nous permet cependant d’obtenir facilement de l’alumine pure si nous le calcinons fortement.
Sécurité :
L’alun ne présente pas de risques importants. S’il est avalé pur, il peut irriter la bouche et la peau et provoquer des troubles digestifs, il n’est jamais administré médicalement en dilution concentrée à plus de 1 %.
Comme tous les ingrédients que nous utilisons, il doit rester hors de portée des enfants et l’on doit se laver les mains après l’avoir manipulé. Ne pas le porter à haute température.
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