RÉALISATION D’UNE FONCTION SOXHLET ÉCONOMIQUE

CONTINUANT NOTRE SERIE DE DISPOSITIFS ECONOMIQUES, NOUS PROPOSONS ICI UN PALIATIF DE LA FONCTION SOXHLET.

      Pour un débutant, le coût d’un soxhlet constitue souvent une barrière infranchissable. Nous proposons ici, non une solution définitive de remplacement, mais faute de mieux une simple possibilité d’expérimenter.

Il faudra, au débutant, réaliser au préalable l’adaptation d’un bocal décrite dans l’article « 2005, Réalisation de ballons économiques » qui lui servira, par la suite, pour d’autres usages.

Il devra être en possession d’un réfrigérant (refroidi par circulation d’eau ou non) pouvant travailler en reflux, en laissant passer un fil de suspension (type à boules de différents modèles, ou Vigreux, de loin le plus pratique dans ce cas, et d’usage universel).

Plus efficace que la simple « boule à thé » [image 1] suspendue, nous proposons d’utiliser deux petites passoires inox, présentées dans ce que nous nommons kit1 (disponible dans  » cessions « ), [image 2] . Ce kit, pour ceux qui ne trouveraient pas à côté de chez eux ces simples accessoires compatibles avec le diamètre du bocal.

Ce kit contient : un fil de suspension en nickel chrome, les deux passoires, un entonnoir de taille adaptée (il recueille les gouttes d’alcool condensées sous le couvercle du bocal), des anneaux caoutchouc, une sangle matière plastique pour faire l’anneau de suspension et trois guides d’assemblage pour les deux passoires. Le crochet du bas du fil est à tailler dans un des deux manches de passoire. La fixation supérieure du fil est à former avec un fil de cuivre fourni également. La passoire inférieure sera à garnir d’un papier filtre (dix exemplaires fournis) facile à se procurer [image 3] et n’exigeant pas de recoupe pour épouser convenablement la forme de la passoire inférieure.

      Le bocal sera privé de son système de fermeture et le couvercle posé simplement. Pour assurer la stabilité et l’étanchéité du joint, le couvercle sera chargé (un anneau de plomb par exemple).

Si on dispose du système Rodaviss pour relier le réfrigérant au couvercle, les manœuvres d’accrochage et décrochage de la boule sont très facilitées par la possibilité de soulever d’une main l’ensemble couvercle et réfrigérant .
On peut travailler [image 4] avec un réfrigérant condenseur non relié à un circuit d’eau, mais si ce n’est pas le cas [image 5], le déséquilibre possible due à la présence des tuyaux peut, par précaution, être contré en limitant le déplacement du haut du réfrigérant [image 6] ; ici une simple éprouvette tenue par une pince du statif.

Dans le cas où un refroidissement n’est pas utilisé, il est préférable de faire un manchon de tissus enroulé sur le réfrigérant [image 7] et de le maintenir humide pour ne pas risquer de perdre de l’alcool en cas de surchauffe.

      Au sujet de l’alcool, on utilisera pour les plantes de l’alcool le plus prêt de 100° possible. Malgré cela, la température du bain-marie (proscrire le bain de sable pour des raisons de tenue en température du bocal) dépassera les 80° C pour qu’il y ait circulation des vapeurs d’alcool. 

Cette température n’est pas, bien entendu, celle de l’intérieur du bocal, il nous est impossible de la mesurer, seule une lampe de poche permet de constater une légère ébullition de l’alcool. 
La libre circulation d’eau sous le bocal est indispensable, ici nous utilisons une spirale de perles de bois enfilées sur un fil inox.
La plante devra être très sèche et de préférence écrasée au mortier.

Le dispositif présenté présente de nombreux points faibles par rapport à un soxhlet, tout d’abord son contenu limité en matière. L’absence de siphon qui nous renseigne sur l’avancement de l’extraction nous oblige à observer les gouttes retombant dans le bocal [images 8, 9 & 10].

      Pour ce qui est de la condensation de l’alcool, on observera la formation des gouttes à l’intérieur de la boule [image 11]. Le soxhlet permet une macération entre deux déclenchements du siphon, ce qui n’a pas lieu ici.
La présentation de la plante influe, bien entendu, sur la quantité que l’on peut loger dans la boule si le végétal n’est pas broyé [images 12 & 13]. Il est bien entendu que la quantité sera minime.
      Néanmoins, nous avons comparé [image 14] avec trois plantes : mélisse, citronnelle et alchémille (en poudre fine) les quantités représentant une charge : A d’une cartouche (en verre fritté) d’un soxhlet de 250 cc, B de la boule à thé, C du dispositif proposé.
CARTOUCHE  VERRE  FRITTÉ. BOULE  À  THÉ. BOULE  AMIS  ALCHIMIE
mélisse 13 grammes mélisse 3,6 grammes mélisse 6,5 grammes
citronelle 22 grammes citronelle 6,5 grammes citronelle 14 grammes
alchémille 47 grammes alchémille 16,5 grammes alchémille 25 grammes
      Nous n’avons rien à ajouter. Un bain-marie, un bocal équipé (Voir nota) et un réfrigérant (utilisé couramment pour la rectification de l’alcool) sont des acquisitions d’usage général. La seule dépense spécifique concernant ce dispositif tourne, au bazar du coin, autour de 6 euros .

Nota : Choisir un bocal à large ouverture, ce diamètre est variable d’une marque à l’autre et d’une capacité à l’autre dans la même marque. Par exemple, « Le Pratique  » de 1,5 litre est largement dimensionné alors que celui de 1 litre ne laisse pas passer l’entonnoir dont il faudra réduire le rebord.

Les colles genre glues instantanées, silicone, à deux composants ou l’acétone ne conviennent pas à ces matières étudiées pour résister à de nombreux solvants, dont l’alcool bouillant. Nous utilisons un pistolet à colle à chaud malgré un résultat bien peu esthétique.

Les Amis de l’Alchimie.