La littérature alchimique classique est, et cela nul ne l’ignore, abondamment garnie de doubles sens, de vérités tronquées placées chronologiquement hors de leur contexte, de révélations fallacieuses, et autres orientations en direction de voies de garage. Les auteurs anciens, en dépit de leurs dénégations clamées sont tous envieux, c’est la règle. Les auteurs modernes utilisent aussi la révélation partielle pour ne rien dévoiler, tout en prétendant le contraire.
Ceci est admis traditionnellement pour les textes alchimiques et cela fait parti d’un jeu destiné à faire évoluer le mode de pensée du labourant, parallèlement à son perfectionnement par le travail au laboratoire.
Je n’ai rien à redire à ce sujet, mais je m’insurge contre les contrevérités, les fausses indications, les erreurs et autres pièges présentés insidieusement, sans malveillance, par la littérature de tous les jours, et c’est à cause de cela que je vous conseille vivement de rester éveillés.
Ne croyez pas que nos propres textes soient tout beaux, tout blancs. Si vous rencontrez une erreur, rendez service à tous en la signalant, nous vous en serons reconnaissants.
Je cite quelques exemples rencontrés :
Sur un site à caractère pédagogique qui expliquait la différence entre le poids spécifique et la densité, l’explication était exactement l’inverse. Ce n’est pas catastrophique mais une simple relecture n’aurait pas fait de mal.
On dit, que lors de la distillation de l’alcool, suivie de son élévation au plus haut degré, si l’on est parvenu à 101°, c’est que l’on a quitté le domaine chimique pour passer au domaine de l’alchimie.
Au lieu de vous faire croire que vous venez d’être bénéficiaire d’une bénédiction divine, il serait plus charitable de vous dire que si vous avez échappé aux pièges de la température de mesure, de la lecture en dessous du ménisque, du mouillage de la tige, il reste une incertitude liée à l’âge de votre pèse-alcool d’occasion. En effet, sa structure en verre est voisine de celle d’un thermomètre, et on sait qu’en vieillissant, le verre qui compose ces derniers peut leur faire accuser un écart pouvant aller jusqu’à deux degrés.
Un aparté au sujet de l’alcool au plus près des 100 %.
Il serait également souhaitable de se pencher sur le degré de siccité de la plante traitée, de l’humidité de l’air (surtout en présence d’un chauffage au bain-marie) dont l’alcool très acué est excessivement avide.
Sur d’autres sites, en recherchant des données toxicologiques, j’ai lu que le tétrachlorure de carbone et le trichloréthylène étaient inflammables. C’est un comble, surtout pour le deuxième qui a été utilisé jusqu’après la dernière guerre comme liquide de remplissage des extincteurs de voiture de la marque Pyrenne, (utilisé également sur les Jeep sous la référence US ww2) en forme de grosse seringue de laiton et que l’on trouve encore sur les brocantes. Mettre en garde contre la toxicité, c’est indispensable, mais ne pas dire n’importe quoi pour rester crédible.
Un dernier exemple pour ceux qui me lisent encore, il est tiré de la très honorable revue alchimique » La Tourbe des Philosophes » N° 32-33 de 1990.
En préambule, je dis mon respect pour les connaissances en chimie, le travail et l’honnêteté de l’auteur de l’article qui débute page 33.
Dans cet article fort bien fait sur le particulier de Blaise de Vigenère, j’ai tout d’abord, à l’époque, tiqué à la lecture du paragraphe ci-après.
Ceci est admis traditionnellement pour les textes alchimiques et cela fait parti d’un jeu destiné à faire évoluer le mode de pensée du labourant, parallèlement à son perfectionnement par le travail au laboratoire.
Je n’ai rien à redire à ce sujet, mais je m’insurge contre les contrevérités, les fausses indications, les erreurs et autres pièges présentés insidieusement, sans malveillance, par la littérature de tous les jours, et c’est à cause de cela que je vous conseille vivement de rester éveillés.
Ne croyez pas que nos propres textes soient tout beaux, tout blancs. Si vous rencontrez une erreur, rendez service à tous en la signalant, nous vous en serons reconnaissants.
Je cite quelques exemples rencontrés :
Sur un site à caractère pédagogique qui expliquait la différence entre le poids spécifique et la densité, l’explication était exactement l’inverse. Ce n’est pas catastrophique mais une simple relecture n’aurait pas fait de mal.
On dit, que lors de la distillation de l’alcool, suivie de son élévation au plus haut degré, si l’on est parvenu à 101°, c’est que l’on a quitté le domaine chimique pour passer au domaine de l’alchimie.
Au lieu de vous faire croire que vous venez d’être bénéficiaire d’une bénédiction divine, il serait plus charitable de vous dire que si vous avez échappé aux pièges de la température de mesure, de la lecture en dessous du ménisque, du mouillage de la tige, il reste une incertitude liée à l’âge de votre pèse-alcool d’occasion. En effet, sa structure en verre est voisine de celle d’un thermomètre, et on sait qu’en vieillissant, le verre qui compose ces derniers peut leur faire accuser un écart pouvant aller jusqu’à deux degrés.
Un aparté au sujet de l’alcool au plus près des 100 %.
Il serait également souhaitable de se pencher sur le degré de siccité de la plante traitée, de l’humidité de l’air (surtout en présence d’un chauffage au bain-marie) dont l’alcool très acué est excessivement avide.
Sur d’autres sites, en recherchant des données toxicologiques, j’ai lu que le tétrachlorure de carbone et le trichloréthylène étaient inflammables. C’est un comble, surtout pour le deuxième qui a été utilisé jusqu’après la dernière guerre comme liquide de remplissage des extincteurs de voiture de la marque Pyrenne, (utilisé également sur les Jeep sous la référence US ww2) en forme de grosse seringue de laiton et que l’on trouve encore sur les brocantes. Mettre en garde contre la toxicité, c’est indispensable, mais ne pas dire n’importe quoi pour rester crédible.
Un dernier exemple pour ceux qui me lisent encore, il est tiré de la très honorable revue alchimique » La Tourbe des Philosophes » N° 32-33 de 1990.
En préambule, je dis mon respect pour les connaissances en chimie, le travail et l’honnêteté de l’auteur de l’article qui débute page 33.
Dans cet article fort bien fait sur le particulier de Blaise de Vigenère, j’ai tout d’abord, à l’époque, tiqué à la lecture du paragraphe ci-après.
« Ces considérations tendraient à mettre en doute la réalité de la transmutation qu’Eugène Canseliet dit avoir réaliser (sic). Sans contester son honnêteté, il aurait pu être la victime d’une mystification.. Nous nous expliquons !
Dans son entretien sur les ondes de France-Inter (La Tourbe, N°31. p.41), il dit : « j’en ai fait un dessin très exact, qu’on a remis au fondeur.« L’utilisation du je et du on dans la même phrase ne prête pas à l’ambiguïté et pourrait indiquer clairement que si Eugène Canseliet réalisa seul la coction, un ou plusieurs tiers auraient été présents lors de la projection et auraient aisément falsifié l’opération, en substituant, par exemple, un creuset chargé d’or, dissimulé sous une couche de mercure, que l’agent salin aurait absorbé par l’effet de la chaleur, pour laisser apparaître le métal précieux. Ainsi, nous expliquerions et comprendrions mieux pourquoi nos travaux réalisés selon le mode opératoire d’Eugène Canseliet, avec les plus grands soins, n’ont conduit à aucune transmutation pondérable. » |
J’ai trouvé que cette partie d’article ressemblait par trop à la justification d’un échec. Il n’y avait pourtant pas lieu de s’en étonner, « en suivant le mode opératoire d’Eugène Canseliet« , puisque, (si ma mémoire ne me trahit pas), le Maître de Savignies n’a jamais dévoilé la totalité du mode opératoire.
On peut encore lire dans les notes tout à la fin de cet article : |
« Etant donné la densité élevée de l’or, 19,3, 100 grammes d’or représentent un volume de 5 centimètres cubes environ, soit l’équivalent d’une bille de 1 centimètre de diamètre facilement dissimulable. »
|
Si vous ne dormez pas encore, vous devrez considérer que loger 5 centimètres cube dans une bille de 1 centimètre de diamètre (qui prend aisément place à l’intérieur d’un cube d’un seul centimètre de côté) est un exploit remarquable pour ceux qui, (on se demande bien pourquoi) auraient voulu et pu, en petit comité, tromper Monsieur Canseliet, d’autant que ce dernier, à l’époque de l’expérience devait certainement posséder une bonne vue.
Je me permets donc de réfuter la conclusion de l’auteur quand à la dissimulation d’une bille de 5,13 centimètres cube et de 2,13 centimètres de diamètre, et par là même celle de son article, en considérant qu’il a été victime d’une simple faute d’étourderie. Le volume de la sphère étant donné par la formule V = 4/3 de Pi R au cube, il est facile d’oublier de multiplier le rayon R par 2 avant de parler de diamètre et en tirer des conclusions erronées. Ces quelques mots pour vous inciter à vous approprier un texte et non seulement l’admettre. |
P. Melleret
Alchimie pratique. |