LES COULEURS DU FEU.

Chaque température a sa couleur, il est important de pouvoir associer la couleur du feu à la température correspondante afin de ne pas avoir toujours recours à un pyromètre. Il y a beaucoup à dire sur cette méthode et surtout sur ses dangers qu’il faut impérativement connaître.

Associons la couleur et la température.

Les dangers du feu.
Spectre lumineux du Soleil.
      Le feu même bien manipulé présente certains dangers qu’il est important de connaître pour mieux s’en protéger. 
Le feu dégage plusieurs types de rayonnements :

– Les rayonnements ionisants sont placés sur la gamme des rayons X (0,005 à 10 nanomètres) et rayons ßéta. Ces rayonnements peuvent provoquer des dommages sur les paupières sous trois aspects :
1)  Le premier aspect peut-être la perte des cils avec l’empêchement de la fermeture correcte des paupières avec des phénomènes d’inversion ou d’éversion des paupières.
2)  Le deuxième aspect plus connu sous le nom de conjonctivite est un assèchement progressif et durable des voies lacrymales avec un effet qui peut être irréversible dans le temps.
3)  Le troisième aspect est une attaque du cristallin lorsque la dose de rayon X assimilée se situe entre 500 et 800 Rads, l’effet induit est l’apparition d’une cataracte dans une période de 1 journée à 1 année.

– Les rayonnements actiniques de type ultraviolets (10 à 400 nanomètres) qui peuvent eux aussi altérer la cornée et le cristallin :
1)  La Cornée : Le rayonnement ultraviolet est un rayon à ondes courtes qui peut endommager l’épithélium de la cornée. Cette forme de rayonnement se retrouve dans les pathologies d’exposition au soleil à haute altitude ou dans des endroits où les ondes sont facilement réfléchies comme sur des surfaces brillantes (neige, eau et sable). Cette exposition présente les mêmes dangers que ceux produits par un arc électrique (flash actinique).
2)  Le Cristallin : les rayonnements ultraviolets sont absorbés par le cristallin à 80% ce qui implique qu’une sollicitation régulière peut provoquer une cataracte.

– Les rayonnements visibles du même type que la lumière. (400 à 700 nanomètres) qui pénètrent intégralement jusqu’à la rétine peuvent causer des lésions de trois ordres : thermiques, mécaniques, photoniques.
En photographie, il est d’usage de différencier seulement trois grandes classes de radiations réparties en trois portions égales : les radiations de types : bleues (B), vertes (V) et rouges (R).

   1)  Les lésions thermiques sont produites par de la lumière suffisamment intense pour causer une augmentation de la température de la rétine de l’ordre de 10 à 20° C. Les lasers utilisés en médecine thérapeutique peuvent causer ce type de lésion. La lumière est absorbée par l’épithélium pigmentaire de la rétine où son énergie est convertie en chaleur. La chaleur est alors cause de photo coagulation du tissu rétinien.
2)  Les lésions mécaniques sont produites par l’exposition à l’énergie provenant d’un bruit qui génère des ondes de choc soniques perturbant le tissu rétinien.
3)  Les lésions photoniques sont causées par l’exposition prolongée à la lumière intense, qui produit des degrés variés de dommage et macule la rétine sans augmentation significative de température de ce tissu. Le fait de fixer le soleil est la cause la plus fréquente de ce type de lésion, mais l’exposition prolongée non-protégée à un arc de soudure peut aussi causer ce type de dommage. Le résultat est une baisse permanente de l’acuité visuelle. L’intensité de la lumière, la durée d’exposition et l’âge sont tous des facteurs importants. Les individus les plus âgés sont les plus sensibles, de même que ceux qui ont subi une chirurgie de la cataracte car le filtrage de la lumière par le cristallin est diminué.

– Les rayonnements de type infrarouge. (700 à 1.000 nanomètres) peuvent produire des changements dans le cristallin. La  » cataracte des verriers  » est un bel exemple de lésion due à la chaleur. Le rayonnement endommage la partie antérieure de la capsule du cristallin chez les  » artistes non protégés  » qui regardent des masses incandescentes de verre ou de fer pendant plusieurs heures par jour. Un autre facteur important est la « distance » entre l’artiste et la source du rayonnement. Dans le cas de la soudure à l’arc électrique, le rayonnement infrarouge décroît rapidement en fonction de la distance et ne présente plus aucun danger au-delà de 50 centimètres. C’est pourquoi les soudeurs à l’arc utilisent des verres teintés alors que les autres travailleurs n’ont besoin que de verres clairs qui arrêtent le rayonnement ultraviolet.

Conclusion :
Lorsque nous parlons d’exposition, il faut savoir que les potiers ne regardent les cônes indicateurs que pendant de très courtes périodes même s’ils le font de façon répétée. La fréquence d’observation directe augmentant avec la fin de la cuisson et fonctionnant en alternance avec l’utilisation d’autres méthodes de mesure de la température comme le thermocouple ou le pyromètre. Ainsi, ces expositions de « courte durée » ne durent que quelques secondes et sont espacées par des périodes beaucoup plus longues « de non exposition ». Le résultat est que la somme de ces courtes expositions ne correspond pas au concept de « plusieurs heures par jour » et ne présente plus alors le même danger potentiel pour la vue.

Pour l’alchimiste, le problème est différent. Comme l’artiste ne désire pas rompre le contact avec sa matière, il doit impérativement utiliser des lunettes filtrantes.

Au sujet de la sécurité oculaire, les pyromètres, jusque-là cantonnés à une gamme de température de l’ordre de 500°C maxi, donc pratiquement sans intérêt, ont fait d’énormes progrès.
En effet, on peut se procurer maintenant des pyromètres à visée laser, rendant possible la mesure et la mémorisation à distance, en moins d’une seconde, de températures atteignant 1600°C.
Face aux risques de cessité, les 240 euros d’un pyromètre semblent un investissement possible.

FAVST, Le 22 XII 2007 – Pour : Les Amis de l’Alchimie.