HISTOIRE D’AIGLES
En alchimie, on dit une aigle.
L’opération dite des aigles dans l’alchimie de Flamel, (voie du mercure animé) depuis la récolte du dragon écailleux dans ses gîtes souterrains, [image 1] et si l’on est astreint à se rendre au travail chaque matin, peut s’échelonner sur trois années ou plus. Si on a déjà réalisé un stock de régule purifié, ce qui implique d’être équipé d’un petit labo, ce n’est pas, par contre, une tâche de bagnard de réaliser une aigle par semaine. Nous n’entrerons pas dans les détails des opérations, (liquation, assation, premier régule, purification), ni dans les considérations de saison, Lune, état du ciel, voir , pour certains, couvercle de creuset en mica, opérations qui précèdent et préparent aux aigles. Nous partons, dans cet exemple, d’un simple régule martial (non vénusien) purifié et présentant en surface, non une étoile parfaite, mais des amorces de fougère ou des stries. Nous le transformons en martial lunaire. Ce régule concassé est broyé finement et amalgamé avec du mercure (purifié au sel et au vinaigre). Le broyage et l’amalgamation sont réalisés dans le broyeur décrit dans l’article de 2005. Le principe est de transférer au mercure l’influx astral emmagasiné dans le régule. Pour ce faire, compte tenu du fait que l’antimoine ne peut s’amalgamer seul avec le mercure, on utilise de l’argent vierge, pour faire, pour ainsi dire, un pont chimique entre l’antimoine et le mercure. |
La suite d’opérations répétée à chaque aigle consiste donc à :
1 ) Faire un régule martial lunaire à partir de régule martial et d’argent en grenaille (ou sous une autre forme). 2 ) Amalgamer le mercure avec la poudre du régule martial lunaire [image 2]. 3 ) Faire de petites boulettes [image 3] de l’amalgame et les distiller, [image 4, boulettes après distillation] pour en retirer le mercure. |
Nota :
Il existe de nombreuses façons et de nombreux montages pour distiller le mercure contenu dans l’amalgame, exemples [images 5 à 7]. Sans vouloir vous influencer d’aucune manière, chacun trouve sa solution en fonction de ce qu’il possède, nous présentons la cornue spéciale que nous avons fait réaliser par un verrier. [images 8 & 9] |
L’idée de base est d’utiliser, comme source de chaleur, un four à émaux très répandu, (avec sa régulation)mais dont le moufle de petite dimension ne permet généralement pas le logement d’un ballon.
Nous tenions à éviter les problèmes de blocage survenant parfois au refroidissement avec des emmanchements coniques, donc le rodage sphérique (qui en plus donne de la souplesse) a été retenu. Les boulettes, après distillation, se soudent entre elles. Nous avons donc choisi de les déposer dans des nacelles en porcelaine, (retenues en fond de cornue par un redan) facilement retirables sans problème de col de ballon. Le tout aisément nettoyable. De plus, le bec de la partie assimilable à une cornue dépose les gouttes de métal condensé très au-delà du joint sphérique qui (bien qu’étanche) n’est ainsi pas sollicité par les vapeurs qui pourraient y condenser des gouttelettes, non souhaitées, lors du démontage. La cornue décrite ci-dessus est utilisée dans des fours dont la porte est remplacée par une plaque de fibre. Cette plaque est percée au diamètre de la partie cornue, et complétée par de la fibre de silice en vrac, pour réduire les pertes calorifiques [images 10 à 12]. |
Nous récupérons donc, dans de l’eau, [images 12 à 14] le mercure, qui, réutilisé pour l’aigle suivante, se charge de plus en plus d’énergie avant le » feu de roue « .
Nous effectuons à la fin de chaque aigle, [image 15] mais ce n’est pas indispensable, un filtrage sous vide de ce mercure, à l’aide d’un filtre en verre fritté porosité N°3 ou N°4. |
4 ) Evaporer à haute température (plus de 1000° C) au creuset ouvert, l’antimoine des boulettes, de façon à ne récupérer que l’argent très pur qui est alors coulé en grenaille dans de l’eau et réutilisé.
L’antimoine qui a transféré son énergie en phase semi-liquide dans l’amalgame est donc épuisé et perdu. Lors de l’étape 3, il peut être envisagé de condenser les vapeurs (oxyde d’antimoine) dans un creuset froid retourné pour d’autres utilisations qu’alchimiques. Précautions : Pesées effectuées : AIGLE 1 AIGLE 2 AIGLE 3 AIGLE 4 AIGLE 5 AIGLE 6 AIGLE 7 AIGLE 8 AIGLE 9 AIGLE 10 Discussion des résultats : Ã la fin de ces 10 aigles, on se retrouve donc avec un petit peu moins de 500 grammes de mercure, mais on a utilisé en réalité 406.5 g. de plus. Il faut donc tenir compte de cette perte avant de s’engager dans l’opération. Les 406.5 g. représentent près de la moitié du poids de la poudre noire rejetée lors du lavage de l’amalgame et sont récupérables par une distillation ultérieure. La question se pose donc de ne pas laver l’amalgame et de le distiller dès sa fabrication. |
Paul Melleret, pour Les Amis de l’Alchimie.
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NOTA :
Il nous faut préciser que le texte ci-dessus n’est en aucun cas à assimiler à un cours. C’est un relevé pondéral d’une opération effectuée et tendant à donner une évaluation des pertes auxquelles on peut s’attendre. Il est bien entendu que les compléments de mercure, effectués en cours d’expérience, n’ont pas pu être chargés d’énergie pendant la totalité des 10 aigles. Le texte est uniquement destiné à faire réfléchir aux quantités de régule et d’argent qu’il faut mettre en œuvre dès le départ, pour que l’amalgame utilise une quantité de mercure suffisante, afin qu’au bout des aigles (7 ou 9 traditionnellement) il vous reste (sans ajout) la quantité de mercure animé désirée. La proportion argent / régule est à choisir, mais au final, c’est la proportion du mercure qui donne un amalgame de consistance convenable (voir l’image de l’amalgame autour de la bille du broyeur-amalgameur dans l’article de 2005.) |
Les Amis de l’Alchimie.
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