LE PARTICULIER DU DOCTEUR JOBERT. Échec de réalisation.

PRÉSENTATION D’UN ÉCHEC. Voir question sur le Forum.
      Le docteur Alphonse Jobert est l’auteur d’un cours d’alchimie bien connu. Il passe pour avoir obtenu la pierre minérale et la poudre de projection, (il décrit la différence entre les deux). Il a fait plusieurs transmutations devant témoins. En 1913, il est ‘disparu’ sans que l’on retrouve sa trace.
Il est un des candidats possibles à endosser la véritable identité de Fulcanelli.

REALISATION du PARTICULIER.
On nous a transmis il y a quelques années la marche à suivre ci-après pour réaliser le  » Particulier du docteur Jobert  »
Nous regrettons de ne pas avoir eu l’occasion de consulter le texte original.

SOLUTION : A
Dissoudre à chaud 100g de sulfate de cuivre (CuSO4), dans un litre d’eau.
Ajouter 60g de chlorure de sodium (NaCl).
Ajouter goutte à goutte en agitant, une solution de 60g de phosphate de soude (Na3PO4) dans 120g d’eau.
Filtrer.

SOLUTION : B
Faire dissoudre, (et filtrer) 150g de sulfure de potassium (K2S). « Pas de quantité de solvant indiquée. »

SOLUTION : C
Réunir les solutions A et B, faire bouillir, laisser réduire de moitié, filtrer.

Prendre la solution C, la verser dans un vase de verre de forme haute, faire l’électrolyse avec deux électrodes de cuivre, distantes de 5 cm, sous 8 volts. 
Continuer l’opération jusqu’à ce que la solution, de rouge, devienne blanche. Retirer l’électrode négative.
Fondre l’électrode négative au creuset et la faire dissoudre (à feu doux) dans de l’acide nitrique dédoublée de la moitié de son poids d’eau. Il se forme un résidu au fond de la capsule.
Filtrer le liquide, et y ajouter peu à peu une dissolution de chlorure de sodium. Le liquide devient laiteux. 
Laisser reposer, rajouter un peu de dissolution de chlorure de sodium, jusqu’à ce qu’il ne se forme plus de précipité. 
Laisser précipiter une semaine, décanter, sécher le résidu.
Fondre au creuset avec 3 fois son poids de plomb, en ajoutant : salpêtre, borax et charbon, jusqu’à ce que la scorie soit bien liquide. 
Laisser refroidir le creuset.
Passer le bouton à la coupelle.

Nous nous sommes pris au jeu, et avons tenté l’aventure avec des produits type Prolabo, y compris le sel. Avec une petite remarque : nous avons reçu en réponse à notre commande de sulfure de potassium, un solide en morceaux étiqueté textuellement :  » POTASSIUM (POLY) SULFURE pur. Teneur 42-45 % « .Le flacon ne comporte même pas la formule chimique.

Tout se passe comme prévu avant l’électrolyse, mais :

Dès que les électrodes sont dans le liquide, l’anode est attaquée chimiquement, une pellicule noire se forme en surface et se détache comme une page de livre qui s’ouvre. Il se produit de suite un important dépôt au fond du vase et le dégagement gazeux à l’anode mélange au liquide la nouvelle production de produit noir. La résistivité du bain chute, l’ampérage, à tension constante, augmente considérablement et le bain s’échauffe. L’anode, transformée en produit noir, et très amincie, se coupe et tombe au fond.
Au vu de ce résultat, nous avons tenté de remplacer l’anode de cuivre par une de plomb, (puisque l’on doit faire un passage à la coupelle avec du plomb !). Il y a toujours très rapidement production de matière noire qui se mélange au bain et se dépose également, avec augmentation de l’ampérage.
Après vidange et filtrage de la solution, les électrodes sont nettoyées, la cathode semble recouverte d’un dépôt noir adhérent. La solution paraît plus claire, laissant espérer qu’elle devienne blanche. 
Á ce moment, il est envisagé de créer un bac en verre collé, rectangulaire, avec un fond en forte pente équipé d’un robinet pour pomper, et filtrer en continu. Nous avons choisi de remplacer et filtrer très souvent la solution.
Au bout de 12 vidanges filtrages et lavages des électrodes, (l’anode perd un peu de son épaisseur) on constate que le dépôt sur la face de la cathode en vis-à-vis de l’anode disparaît et à l’essuyage, laisse réapparaître le cuivre à nu.
Nous stoppons là nos expériences, la solution filtrée s’obstinant à rester jaunâtre.

Nous ignorons si le texte utilisé est correct, et s’il est complet. C’est à ce sujet également que vous pouvez nous aider. 

Ci-après quelques images. 

Image 1 : Filtration de la solution A, plus de 50 % du volume est composé d’un produit caillebotté qu’il faut presser pour en retirer la partie liquide. À côté, la solution B en cours de dissolution à chaud.
Image 2 : La solution A filtrée.
Image 3 : Filtrage de la solution C après réduction de volume. Ensemble du montage d’électrolyse, et générateur 12 v 30 A.
Images 4 – 5 – 6 : Évolution de la couleur de la solution avec anode en cuivre.
Images 7 – 8 : Idem avec anode en plomb.
Image 9 : Couleur de la solution filtrée après 12 cycles de filtrage et état des électrodes à l’arrêt de l’expérimentation.

      Nous pensons qu’il serait instructif, grâce aux moyens modernes d’analyse, applicables à des traces de produit, (traces chèrement acquises) de réaliser un particulier qui marche.
Si des lecteurs expérimentateurs en ont un à nous communiquer, nous sommes preneurs.

Les Amis de l’Alchimie