BROYEUR AMALGAMEUR II

Nous sommes actuellement plus sollicités que par le passé pour la réalisation de broyeurs à billes. De ce fait, nous subissons des remarques des nouveaux utilisateurs.
Premièrement, l’article de 2005 concernait le broyeur et des concasseurs. Les membres, anciens membres ou simple lecteurs de nos articles qui se lancent dans cette réalisation et son utilisation, en s’exonérant des dépenses du stage de réalisation, se sont privés des commentaires verbaux accompagnant l’aide matériel lors de la réalisation.

Nous allons donc ci-après répondre aux principales questions qui nous auraient été posées au stage.

A) Le diamètre de la bille épousant la courbure de la casserole (la plus bombée dans l’angle que nous ayons trouvée) est de 35 mm. L’efficacité du broyage est proportionnelle à la masse de la bille qui est elle-même proportionnelle au cube du rayon de la bille. Pour cette casserole et une bille en acier à roulement, il n’est pas possible de faire mieux.

B) Pour être certain que les 3 billes que nous utilisons soient poussées à passer sur la matière, nous avons (tant que nous en avons eues) fait cadeau à nos stagiaires d’une bille supplémentaire de diamètre 50 millimètres beaucoup plus lourde. Cette bille écrase un peu la matière, mais ne touchant pas l’angle de la casserole, n’a pas fonction de faire de la poudre fine.

C) La taille des grains soumis au broyage est d’une grande importance. Une roue de poussette passe facilement sur un fil électrique, une roue de vélo sur un tuyau d’arrosage, mais cette roue ne franchit pas une bordure de trottoir. Il est donc évident que la matière à broyer doit préalablement être concassée assez finement. Si cela n’est pas pris en compte, l’utilisateur n’arrivant pas à un résultat convenable n’a pas (comme c’est parfois le cas) à nous en faire la remarque.

Concassage :

Nous avons également évoqué ce problème dans l’article de 2005, mais nous comprenons que certains ne cherchent pasà s’équiper lourdement pour quelques régules.

La première chose à faire est de casser le régule sans en perdre. Pour cela nous proposons de l’envelopper dans un chiffon et de taper dessus au marteau, ou de préférence comme indiqué dans l’article, de le serrer dans un étau. Le chiffon étant détruit aux points d’impact il faut (au dessus d’un récipient) le développer après chaque coup, faire tomber les petits fragments, le ré-envelopper d’un chiffon et recommencer.
Les fragments obtenus ne pouvant plus être justiciables du procédé chiffon doivent cependant être réduits en particules plus fines.

Pour cela, il faut (à défaut de travail au mortier avec risque de projection) réaliser avec de la tôle de boîte à conserve, une enveloppe [Images 1 et 2] dont les bords seront repliés de façon étanche.

Les fragments obtenus ci-dessus y seront enfermés [Image 3] et répartis sur toute la surface après repli du quatrième côté.

Ensuite, posée sur une surface résistante faisant office d’enclume, [Image 4] l’enveloppe en tôle sera martelée faiblement au début, (certains fragments de régule, plus pointus que d’autres, risquent de percer la tôle s’ils ne sont pas écrasés individuellement dès le début) puis fortement pour qu’en tous points de sa surface on constate l’écrasement du régule.

Vider l’enveloppe [Image 5] en dépliant un des côtés au-dessus d’un plat, (si on dispose d’une cisaille, la découpe d’une petite bande est plus pratique pour ouvrir l’enveloppe). En s’aidant au besoin d’un tournevis, récupérer bien tout votre régule.
Passer la récolte dans une passoire à thé, s’il y a des fragments qui ne passent pas, ils devront, dans l’enveloppe, rejoindre le lot suivant. Ce qui est passé est bon pour le broyeur qui en donnera au final une poudre impalpable.

Broyage

À titre d’exemple, on place le régule (Martial-Vénusien-Lunaire) dans le broyeur avec trois billes de 35 mm et une de 50 mm, on laisse tourner sans surveillance 2 heures.
On tamise le résultat dans une passoire à mailles très fines et on remet ce qui n’est pas passé dans le broyeur pour à nouveau 2 heures, et une troisième ou quatrième fois si nécessaire (suivant la finesse de ce qui a été obtenu lors du martelage dans l’enveloppe en tôle). Le fait de retirer la partie fine à chaque fois facilite le travail des billes, sans cela, les grains noyés dans la poussière échappent à la pression des billes.

La poudre obtenue étant très fine, il y a lieu de se munir d’un masque respiratoire avant d’ouvrir le couvercle du broyeur. Dans notre exemple, il reste avec les 93 grammes de poudre impalpable, 4 grammes de petits grains [Image 6] refusés par la passoire.

Ce résidu va être repassé au broyeur le temps qu’il faudra, c’est l’avantage de la machine sur le bras de l’alchimiste.

De toute façon, au vu de la petite taille des grains, je pense qu’ils s’amalgameraient tout de même ainsi.

À la suite de quatre passages d’une heure chacun, pour écraser les derniers grains, la poudre est prête pour l’amalgamation, ce qui est une autre opération.

P. Melleret. Pour Les Amis de l’Alchimie